Planification des politiques publiques dans un contexte de changement climatique
Les pays sahéliens, notamment en Afrique de l’Ouest, demeurent fortement exposés aux effets du changement climatique en raison de leur dépendance à l’agriculture pluviale. Pourtant, les informations sur la vulnérabilité des communautés et sa répartition spatiale restent limitées, ce qui réduit l’efficacité de la planification des politiques publiques. Cette recherche évalue la vulnérabilité des ménages rizicoles au Sénégal à partir d’un échantillon de 668 producteurs agricoles répartis dans 33 communes, en mobilisant une approche intégrée fondée sur 23 indicateurs socio-économiques, démographiques, biophysiques, environnementaux et institutionnels. L’analyse a utilisé ArcGIS Pro pour le traitement et l’intégration des données, l’analyse d’accessibilité, le calcul des indices et la cartographie thématique. La méthode d’interpolation spatiale Inverse Distance Weighting (IDW) a permis d’estimer les données climatiques locales. L’indice de vulnérabilité, construit selon le rapport AR4 du GIEC et la méthodologie de Zébisch et al. (2021), révèle une forte disparité territoriale : une commune présente une vulnérabilité très élevée (0,70), cinq sont hautement vulnérables (0,55–0,63), six modérées (0,48–0,55), 13 légères (0,41–0,48) et huit relativement faibles. Pour réduire ces vulnérabilités et renforcer la résilience, plusieurs leviers sont identifiés : consolider le capital social via le conseil agricole, le capital humain par l’éducation et la formation, le capital institutionnel via l’accès au crédit et aux infrastructures, et le capital économique par la promotion de l’assurance agricole. Ces axes constituent des priorités stratégiques pour le gouvernement sénégalais afin d’améliorer durablement la résilience des producteurs face aux chocs climatiques.
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